458                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
Les actes des hommes les plus fanatiques de la période révolu­tionnaire n'étaient que de simples peccadilles à côté de cette pro­scription monstrueuse. Que d'actes de vandalisme ainsi imputés aux troubles politiques dont sont uniquement responsables des admini­strations régulières, mais ineptes!
En l'an VII, on revient à l'ancien système; on a renoncé aux autodafés.' Une veille de tapisseries faite au ministère des affaires étrangères fournit à l'administration des fonds pour acquitter les traitements non payés depuis trois années.
Cependant Guillaumot s'occupait activement de réorganiser les divers services. 11 rend au vieux peintre Belle ses fonctions d'ins­pecteur et de professeur de dessin ; il rétablit l'école des apprentis, et alloue à chacun 20 livres par mois; enfin il apporte d'utiles mo­difications au mécanisme des anciens métiers. On construisit même, sur ses plans, un nouveau métier permettant d'exécuter des tapis­series sans avoir besoin de les rouler ; mais l'expérience révéla des inconvénients qui firent renoncer à l'invention de Guillaumot.
La manufacture des Gobelins prit part à la première exposition des produits de l'industrie nationale, ouverte au Champ - de - Mars durant les premiers jours de l'an VII (septembre 1793). Le catalogue signale « plusieurs pièces de tapisseries exposées dans le temple d ; c'était : Y Embrasement elu quarticr de Rome (incendie du Borgo), Jésus chassant les marchands du Temple, Apollon et les neuf Muses.
Depuis cette époque, les catalogues des expositions de l'industrie fournissent de précieuses indications sur les travaux de nos manu­factures nationales. Ainsi, en 1802, les Gobelins étaient représentés par les tapisseries suivantes :
Le Combat des animaux, d'après Desportes.
Les Pêcheurs, d'après le même.
Des Fleurs, d'après Mmo Coster.
Offrandes à Junon Lucine, emblème du Printemps, d'après Gallet.
Fleurs, d'après Mme Penier.
Le Siège cie Calais, d'après Berthélemy.
On comprendra que nous ne puissions relever ici toutes les men­tions fournies par les catalogues officiels. Notons seulement qu'en 1806 la manufacture des Gobelins paraît s'être abstenue, et qu'en 1819 le catalogue, tout en constatant la présence de plusieurs ta­pisseries, n'en donné pas le détail.